Pour vous empêcher de sombrer dans la folie chaque jour voici quelques conseils:




1. Sur votre heure de lunch, stationnez votre auto,

mettez des lunettes de soleil et pointez un séchoir à cheveux

vers les autos qui passent.
Regardez COMBIEN ralentisse


2. Appelez vous vous-même à l'intercom..

Ne déguisez pas votre voix !


3. Chaque fois que quelqu'un veut que vous fassiez quelque chose..

demandez lui s'il veut des frites avec ça..


4. Mettez du Decaf dans la machine à café du bureau pendant 3 semaines.

Quand tout le monde aura surmonté sa dépendance à la caféine.
Changez pour de l'Espresso


5. Dans l'espace MÉMO de tous vos chèques écrivez :
'Pour:Marijuana'


6. Sautillez dans le corridor plutôt que marcher.

Voyez combien de personnes vous regarderont de travers.


7. Au restaurant,quand vous sortez diner avec vos collègues.

Commander SÉRIEUSEMENT de l'eau DIÈTE


8. Quand vous allez aux : « commande à l'auto ».
Spécifiez que vous voulez la commande « pour apporter »


9. Chantez en choeur à l'opéra


10. Cinq jours à l'avance,

appelez vos amis pour leur dire que vous ne pourrez pas aller

au party car vous avez mal à la tête.


11. Quand l'argent sort du guichet automatique, mettez vous à crier :

J'ai gagné!!! J'ai gagné!!!


12. Quand vous quittez le Zoo.

Courrez vers le stationnement en criant :

Sauvez votre vie Ils sont tous hors des cages..!!!!!!


13. Dites à vos enfants au souper..

'Du à la crise économique,nous devons laisser partir l'un d'entre vous'



Et la dernière façon de ne pas sombrer dans la folie :


14. À la pharmacie,prenez une boite de condoms,

allez au comptoir et demandez où est la salle d'essayage..




Pour faire sourire quelqu'un

Lisez-lui tout ceci "Ça s'appelle de la .... THÉRAPIE"


" Un bon sourire est encore ce qui sèche le mieux les larmes. "

La reconnaissance du gamin

enfant Pictures, Images and Photos




Un jeudi gras, vers les trois heures après midi,
flânant sur les boulevards de Paris,
j'aperçus au coin du faubourg Poissonnière,
au milieu de la foule,
une de ces petites figures enfantines
dont l'artiste peut seul deviner la sauvage poésie.
C'était un gamin,
mais un vrai gamin de Paris ! ....
Cheveux rougeâtres bien ébouriffés,
roulés en boucle d'un côté,
aplatis ça et là, blanchis par du plâtre,
souillés de boue,
et gardant encore l'empreinte
des doigts crochus du gamin robuste
avec lequel il venait peut-être de se battre ;
puis, un nez qui n'avait jamais connu
de pacte avec les vanités mondaines du mouchoir,
un nez dont les doigts faisaient seuls la police ;
mais aussi une bouche fraîche et gracieuse,
des dents d'une blancheur éblouissantes ;
sur la peau, des tons de chair vigoureux,
blanc et bruns, admirablement nuancés de rouge.
Ses yeux, pétillants dans l'occasion,
étaient mornes, tristes et fortement cernés.
Les paupières, fournies de beaux cils
bien recourbés, avaient un charme indéfinissable...
Ô enfance ! ....

Vêtu à la diable,
insouciant d'une pluie fine qui tombait,
assis sur une borne froide
et laissant pendre ses pieds
imparfaitement couverts d'une chaussure
découpée comme le panneton d'une clé,
il était là ne criant plus :
-- 'A la chienlit ! ... lit !.. lit ! ....,
reniflant sans cérémonie.
Pensif comme une femme trompée,
on eût dit qu'il se trouvait là -- chez lui.
Ses jolies mains,
dont les ongles roses étaient bordés de noir,
avaient une crasse presque huileuse...
Une chemise brune, dont le col,
irrégulièrement tiré, entourait sa tête,
comme d'une frange,
permettait de voir une poitrine aussi blanche
que celle de la danseuse la plus fraîche
figurant dans un bal du grand monde...
Il regardait passer les enfants de son âge ;
et toutes les fois qu'un petit bourgeois
habillé en lancier, en troubadour,
ou vêtu d'une jaquette,
se montrait armé de la batte obligée,
sur laquelle était un rat de craie...
Oh ! alors... les yeux du gamin s'allumaient
de tous les feux du désir !...
L'enfance est-elle naïve ? me disais-je.
Elle ne sait pas taire ses passions vives,
ses craintes, ses espérances d'un jour !...

Je m'amusai pendant quelques minutes
de la concupiscence du gamin.
Oh ! oui; c'était bien une batte qu'il souhaitait.
Sa journée avait été perdue.
Je vis qu'il gardait l'empreinte
de plusieurs rats sur ses habits noirs.
Il avait le coeur gros de vengeance...
Ah ! comme ses yeux se tournaient
avec amour vers la boutique d'un épicier
dont les sébiles étaient pleines de fusées,
de billes ; et où, derrière les carreaux,
se trouvaient deux battes
bien crayeuses placées en sautoir.

-Pourquoi n'as-tu pas de batte ? ...
lui dis-je. Il me regarda fièrement,
et me toisa comme M. Cuvier doit mesurer
M. Geoffroy-Saint-Hillaire quand celui-ci
l'attaque inconsidérément à l'Institut.
-Imbécile ! ... semblait-il me dire,
si j'avais deux sous, ne serais-je pas riant,
rigolant, tapant, frappant, criant ? ...
Pourquoi me tenter ?...

J'allai chez l'épicier.
L'enfant me suivit attiré par mon regard
qui exerça sur lui la plus puissante des fascinations.
Le gamin rougissait de plaisir,
ses yeux s'animaient... Il eut la batte...

Alors, il la brandit ;
et, pendant que je l'examinais,
il m'appliqua, dans le dos d'un habit tout neuf,
le premier exemplaire d'un rat,
en criant d'une voix railleuse :
-'A la chienlit!...lit!...lit!...
Je voulus me fâcher.
Il se sauva en ameutant les passants
par ses clameurs rauques et perçantes...
-'A la chienlit!...lit!...lit!...
Dans cet enfant il y a tous les hommes !.....


Honoré de Balzac (La caricature, 11 novembre 1830)

Le pont Mirabeau

Le Pont Mirabeau Pictures, Images and Photos


Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Guillaume Apollinaire (alcools)


amour Pictures, Images and Photos